Le confucianisme
Le Confucianisme n'est pas à proprement parler, une religion mais plutôt une morale qui rassemble six millions d'adeptes, principalement en Chine.
Avant-propos
La Chine est depuis deux mille ans régie par un système de pensée influencé par le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme, le confucianisme exerçant la plus grande influence.
Cette doctrine est fondée sur l’enseignement d’un sage, Confucius, né en 551 avant notre ère, dans l'état de Lu, province de l’actuel Shandong.
Confucius n’est pas un idéologue, ce sont essentiellement deux de ses disciples Mencius et Xun Zi, qui conceptualiseront sa pensée et initieront sa diffusion.
Biographie de Confucius (551-479 av. J-C)
A l'âge de 3 ans, Confucius perd son père, gouverneur de la province de Lu, mais reçoit néanmoins une solide éducation, basée sur les traditions et les rites de la dynastie Zhou.
Il est d'abord enseignant avant de devenir à 50 ans, haut magistrat chargé de la justice. Son action est auréolée de succès, grâce à ses réformes qui rendent la justice plus équitable.
Cependant, victime d'intrigues et de conspiration, Confucius doit quitter son poste. Suivent 14 années d'exil, qu'il met à profit pour s'entourer de disciples et propager ses idées dans tout le pays.
À l'âge de 68 ans, il revient à Lu et mène, jusqu'à sa mort en 479, une vie retirée, consacrée à étudier les auteurs anciens.
Sa pensée
Le sage déplore l'absence de morale et de principes éthiques.
Selon lui, son époque est minée par l'obscurantisme du pouvoir féodal et le déclin du pouvoir politique central.
Il conseille de renouer avec les principes et les préceptes enseignés par les sages de l'antiquité chinoise, et élabore une sorte de philosophie pour édicter une norme de comportement humain, basée sur un système rituel ainsi que sur une doctrine morale et sociale.
Son enseignement
Son enseignement non écrit de son vivant, a été transmis par ses disciples.
Confucius recourt à des tautologies, analogies, métaphores pour expliquer ses idées, ce qui peut parfois donner l’idées aux habitués de raisonnements déductifs, que sa philosophie est confuse et qu’il n’a pas d’objectif clair, ce qui n’est finalement qu’une vue de l’esprit très occidentales.
Les Analectes
Ce livre qui a certainement été écrit par des disciples de Confucius, et terminé durant la période des Royaumes combattants, est une compilation de conversations, de questions et de réponses, et non l’exposé d'un système de pensée cohérent
Ses paragraphes sont regroupés par thèmes, mais les chapitres se suivent de façon aléatoire, sans liens directs.
D’autre part certains thèmes importants sont répétés dans différents chapitres, de façon identique ou avec quelques variations, ce qui accrédite la thèse d’une œuvre collective.
Ces écrits ont profondément influencé la philosophie et les valeurs morales de la Chine.
Ses principes
Confucius a foi en l'homme et considère la famille comme la base de la société avec comme règles, le respect des parents et d’autrui, l’amour de la famille.
L’homme est un être social, qui se construit avec le temps pour devenir un être noble et avisé, qui doit se tenir physiquement et moralement debout.
Rien ne doit être improvisé, nos dispositions naturelles souvent limitées, doivent à force de travail être patiemment éduquées, de sorte que l’homme parfait, intégré à son monde, à la place qui est la sienne, se trouve culturellement grandi.
L’homme vulgaire est celui qui laissé à lui-même, a conservé son « animalité ».
L’esprit a le devoir de penser, la vertu se situe dans la réflexion. Nous ne devons pas nous laisser influencer par les sens, qui nous trompent.
La propagation de ses idées
Après la mort du sage, ses idées sont complétées et embellies par ses disciples dont les deux plus connus sont Mencius et Sun-Tseu.
Enseignants de la morale confucéenne, ils aspirent à des réformes politiques. Selon eux, le souverain qui appliquera les préceptes et la philosophie du sage, deviendront les plus grands dirigeants de la Chine.
Les six vertus du confucianisme
La réforme d'un état, d'une collectivité ne sont possibles que si elles commencent par la remise en question et l'amélioration de chaque individu et de sa famille.
L'homme doit trouver son équilibre, se comporter et agir en fonction de six vertus principales, la bonté, la droiture, la bienséance, la sagesse, la loyauté, le respect des parents et celui de la vie et de la mort.
Les six principes fondamentaux
Le Li, qui invite à agir de manière pondérée. « L'homme honnête est lent et la parole, prompt à l'action ». La plupart des problèmes viendrait du fait de l'impulsivité.
Le Ren qui symbolise l'humanité, la charité, la bonté que tout humain doit manifester vis à vis de ses semblables. Il est résumé par le précepte confucéen «ne fait pas aux autres ce que tu ne voudrais pas que l'on te fasse »
Le Yi qui s'apparente au Ren mais dans une optique plus axée sur la justice au sens pratique du terme.
Le Xiao qui évoque l'importance d'être respectueux et affectueux envers ses parents.
Le Chu qui relate la nécessité pour chacun de connaître son rôle, trouver sa place, son équilibre et veiller à toujours adopter la bonne attitude physique ou morale. Pour Confucius, penser c’est mesurer.
Le Chung représente la loyauté, le dévouement, les bonnes intentions.
Le développement du confucianisme
Violemment combattue sous le règne de Qin Shi Huang, fondateur du premier empire, le confucianisme devient, sous les Hans antérieurs, doctrine officielle pour le recrutement des fonctionnaires.
Deux mille ans d'interprétations, d’influences extérieures et de retours aux sources successifs, apporteront des éclairages différents voire antagonistes, sans que son enseignement ne s’écarte d’une constante qui recherche l’harmonie dans les relations humaines.
L'influence de Confucius en Asie orientale est telle, qu'on peut la comparer à celles de Platon et Jésus en Occident. Il n'est pas le fondateur d'une religion, mais a créé avec ses disciples, sur la base de la pensée de son époque, un système rituel achevé et une doctrine à la fois morale et sociale, capable de remédier selon lui à la décadence spirituelle.