Technique de fabrication des émaux cloisonnés
La technique
Ce procédé long, raffiné et compliqué compte de nombreuses étapes de fabrication, le martèlement, l’entrelacement de fils de cuivre, la soudure, le remplissage d’émail, plusieurs étapes de cuisson et de polissage et finalement la dorure.
Au fil des ans, les artisans ont ajouté leur touche novatrice, de sorte qu'il existe aujourd'hui de nombreuses variétés et styles de cloisonnés.
Les cloisonnés sont connus sous l’appellation ‘bleu de Jingtai', du nom du du 7ème empereur Ming, sous le règne duquel, l'émaillage est un métier d'art remarqué et apprécié.
Première étape : fabrication du corps
La matière employée est le cuivre, facile à marteler et souple. Le cuivre doit être uniforme en épaisseur et en poids, et l'artiste doit faire confiance à son toucher mais également à son ouïe, en le formant. Le travail du cloisonné commence.
Deuxième étape : soudure de filigranes
Cette étape exige le plus grand soin et beaucoup de créativité. L'artisan place les fils de cuivre sur le corps de l'objet. Ces fils font 1/16 de pouce de diamètre, et varient en longueur selon le désir de l’artiste. Les filigranes soudés composent un modèle complexe de petites alvéoles. L'artisan conceptualise un modèle floral, géométrique ou scénique, puis fait appel à son expérience, imagination et vision esthétique pour réaliser ce travail.
Troisième étape : l’émaillage
Les éléments de base sont l’acide borique, le salpêtre et l’alcalin. La couleur diffère selon la quantité et les types de minerais utilisés. Habituellement un mélange avec beaucoup de fer virera au gris, celui avec de l'uranium au jaune, avec du chrome au vert, avec du zinc au blanc, avec du bronze au bleu, avec de l'or ou de l'iode au rouge. Les couleurs préparées à l'avance, sont placées en poudre dans des récipients plats, devant les ouvriers, puis sont appliquées dans les petits compartiments séparés par les filigranes.
Quatrième étape : cuisson de l'émail
La pièce de cuivre émaillée est délicatement posée dans le creuset. Très rapidement, le support en cuivre vire au rouge. Ce processus de remplissage et de cuisson est répété à plusieurs reprises, jusqu'à ce que les petits compartiments soient finalement remplis.
Cinquième étape : le polissage
Le premier polissage se fait vigoureusement. Son but est d'égaliser le niveau des filigranes et des compartiments. La pièce entière est remise au four, puis à nouveau polie avec une pierre pointue. Finalement, un morceau de carbone dur est employé pour donner à la surface un éclat supplémentaire.
Sixième étape : la dorure
L'objet placé dans un bain d'or ou d'argent est soumis à un courant électrique. Les parties exposées des filigranes et le métal du support seront légèrement dorés, ce qui permettra à l’objet de ne jamais rouiller. L’objet est enfin terminé !